Les CRCC sont encore très peu connu en France et en Europe. Comme les personnes qui en souffrent, les familles et les entourages sont souvent mal informés et ne savent pas quoi faire face à ces trouble.
Par exemple, concernant la dermatillomanie, malgré le premier article scientifique paru en 1898 (Dr Louis Brocq), la reconnaissance de ce trouble dans la classification internationale du DSM-5 (dernière version du DSM, paru en Mai 2013 aux Etats-Unis et traduit en Juin 2015 en français), a été tardive. Ce CRCC/TOC reste assez méconnu de nos jours par les patients, comme les professionnels de santé.
Pour aider les personnes qui souffrent de ce TOC, les entourages peuvent commencer par se renseigner afin de mieux comprendre les causes, les conséquences et les symptômes de la dermatillomanie. Beaucoup de préjugés sont associés à la dermatillomanie et aux TOC, puisqu’on croit a tort que la personne peut décider de cesser ses comportements déviants du jour au lendemain. « Si tu le voulais vraiment tu arrêterais de te triturer », « Ce sont tes mains, contrôle-les », « Arrête de te gratter ». Mais en réalité, il faut comprendre que la dermatillomanie est un CRCC, la personne perd donc le contrôle sur ses impulsions. Elle a même le sentiment d’être complètement contrôlée par elles. Elle rentre dans un état de semi-conscience qui lui fait perdre la notion de temps pendant le triturage. Et son profil souvent perfectionniste la pousse à aller « jusqu’au bout » ou à « finir son travail ». C’est pour cela qu’après avoir agi par impulsion, la personne est envahie par un sentiment d’impuissance, de colère, de honte et de grande culpabilité. Elle annulera ensuite toutes les sorties ou activités prévues, afin de ne pas montrer les résultats de la crise qui vient de se produire (le temps de cicatriser et que la peau dégonfle, c’est à dire souvent plusieurs heures). De l’extérieur, on a l’impression qu’elle devrait être en mesure de cesser ses comportements toute seule et qu’il s’agit simplement d’un manque de volonté, mais ce n’est pas le cas. La culpabilité et le sentiment d’échec sont d’autant plus grands qu’elle a l’impression d’être impuissante face à ses impulsions. Bien que tout ce qu’elle veut au monde, c’est l’arrêter (sa névrose, sa lutte, son combat).