La chéilophagie

Le mordillement des lèvres ou chéilophagie

La chéilophagie est une action compulsive consistant à se mordiller de façon permanente les lèvres. Ces mordillements qui touchent le plus souvent la lèvre inférieure sont à nuancer des automorsures. Ces dernières résultent plutôt d’un syndrome neurologique rare, ce qui n’est pas le cas de la chéilophagie. Cette manie consiste à se pincer les lèvres avec les dents. Souvent banal, ce comportement amène toutefois certaines personnes à s’infliger elles-mêmes des blessures, qui la classe dans les Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps.

La chéilophagie est un comportement pathologique. Chez certains sujets, l’attitude est passagère et est observée en période de stress ou d’anxiété. Chez d’autres par contre, l’action est compulsive et induit des conséquences sur leur qualité de vie. Même s’il est difficile de se défaire de ce trouble, la connaissance de ses causes permet de trouver un traitement adéquat. Outre le fait de se mordiller ou de se mordre les lèvres ou leur intérieur, le trouble se manifeste aussi par un dévorement de celles-ci. On peut aussi observer une variante du trouble consistant à se mordre constamment l’intérieur de la joue. Dans l’un ou autre des cas, le comportement devient compulsif, ce qui amène d’ailleurs à s’intéresser à ses diverses causes.

Les causes de la chilophagie sont de deux ordres. Dans un premier temps, on note des causes physiques en rapport avec des spécificités morphologiques de chaque sujet. Dans un second temps, il existe des causes psychologiques liées à la présence de certains troubles psychiques chez le patient. Les causes physiques de la chéilophagie sont composées des éléments morphologiques (la bouche et les dents) pouvant favoriser les mordillements. Elles traduisent moins l’idée d’une habitude compulsive et sont généralement involontaires Notons qu’elles surviennent durant le repas ou pendant que l’individu est en train de parler. Au nombre de ces facteurs physiques, on peut citer :

  • Les troubles affectant les muscles de la mastication ;
  • La malocclusion ;
  • Les troubles de la mâchoire.

Les troubles des muscles de la mastication ou troubles temporo-mandibulaires ont pour conséquence de provoquer une morsure involontaire de la lèvre. La malocclusion quant à elle, constitue un mauvais alignement des dents qui entraîne la même conséquence durant la mastication. Elle peut se traduire par la malposition des dents ou par leur chevauchement. En outre, la chéilophagie peut également être due à une forme inappropriée de certaines dents comme les canines et les incisives. Ces causes ne présentent pas de risque vers une évolution compulsive, contrairement aux facteurs psychologiques de la chéilophagie.

Les causes psychologiques sont plus fréquentes, car elles sont liées à l’état psychologique du patient. Cet état se rapporte notamment aux troubles tels que l’anxiété, la dépression ou encore le stress. Ces facteurs confèrent à la chéilophagie un caractère chronique. C’est d’ailleurs en raison de ce caractère que le trouble a été placé dans la catégorie des comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC).Il s’agit de comportements qui révèlent un malaise ou une angoisse chez une personne. Ils s’observent aussi chez les sujets submergés par une charge émotionnelle permanente. Les mordillements ou les morsures des lèvres constituent donc un moyen pour ces personnes de libérer leur stress et de se sentir plus à l’aise. Cependant, peu importe la nature de sa cause, la chéilophagie induit de nombreuses conséquences qui perturbent la qualité de vie du patient.

Les conséquences de la chéilophagie sont à la fois physiques et psychologiques. D’abord, sur le plan physique, les morsures ou mordillements des lèvres et de la joue provoquent des ulcérationspotentiellement graves. De même, on note chez certains patients une inflammation des lèvres associée à une rougeur presque permanente. Ensuite sur le plan psychologique, les conséquences de ce trouble se manifestent par une évolution compulsive chez le patient. C’est d’ailleurs pour cela que le trouble est assimilé à un trouble obsessionnel compulsif communément appelé TOC. Par ailleurs, diverses études ont révélé que le caractère compulsif de la chilophagie ne s’observe qu’en présence de facteurs psychologiques. Plusieurs thérapies sont toutefois disponibles pour traiter la chéilophagie et ses conséquences. La prise en charge des patients souffrant de chéilophagie est subordonnée à un diagnostic dûment établi sur les réelles causes du trouble. L’importance de ce procédé réside dans le fait qu’il permet d’orienter le traitement selon que la cause est physique ou psychologique.

Les causes psychologiques étant principalement liées à des problèmes dentaires, un recours à un expert en soins dentaires est nécessaire. Ce dernier, après son diagnostic, pourrait suggérer principalement au patient une extraction dentaire. Cette option favorisera l’alignement des dents et réduira le risque de morsure accidentelle des lèvres. Toutefois, en cas de réticence du patient de réaliser une extraction dentaire, une solution auxiliaire est possible. Il s’agit de l’implantation d’une couronne dentaire, une prothèse dentaire qui permettra également un meilleur alignement des dents. Plusieurs types de traitements psychologiques permettent de venir à bout de la chéilophagie. La première psychothérapie proposée dans ce cas est la thérapie cognitivo-comportementale. Elle se traduit par un processus visant la modification de l’habitude de mordillage inconscient. Pour aboutir à un tel résultat, le processus est axé sur trois phases. La première consiste à amener le patient à prendre conscience de l’action compulsive qu’il réalise lorsque celle-ci se déclenche. La seconde phase du processus se traduit par le recours à une réaction permettant de se détourner du mordillement. La dernière phase quant à elle, consiste à apporter aux personnes enclines à la chéilophagie un soutien moral important. Cela leur permettra de se sentir moins anxieux et stressés. La seconde forme de thérapie psychologique possible est la TCD qui se définit par thérapie comportementale dialectique. Elle est axée sur la gestion émotionnelle et fait recours à la méditation. Outre cet aspect, la thérapie comportementale dialectique a également pour but d’aider le patient à avoir une meilleure conscience de lui-même et de ses actions. Par ailleurs, il n’est pas exclu que le traitement des causes psychologiques soit également médicamenteux. Cette option est notamment valable dans les cas graves de dépression. Les types de médicaments prescriptibles dépendent de l’évaluation du risque par le médecin. Outre les deux catégories de traitement des causes de la chéilophagie, il existe également des options de traitements des conséquences de la chéilophagie.

Les morsures répétitives des lèvres et de l’intérieur de la joue peuvent provoquer des blessures. Lorsque celles-ci ne sont pas traitées, il existe un risque d’infection pouvant créer un inconfort permanent au niveau des lèvres ou de la joue. Le traitement repose d’abord sur le nettoyage des blessures présentes. Pour cela, il est recommandé de faire une compression sur la blessure en se servant d’un mouchoir. Ensuite, il faut appliquer un linge trempé d’eau froide sur la partie concernée afin d’éviter une inflammation. Ces soins sont basiques et ne nécessitent pas le recours à un professionnel. Toutefois, il est important de prendre les précautions nécessaires en vue d’éviter une infection de la plaie. Dans les cas les plus graves, il est recommandé de se rendre à l’hôpital afin de bénéficier de soins adéquats, après évaluation de l’étendue des blessures. La chéilophagie peut également être due à une forme inappropriée de certaines dents comme les canines et les incisives (source : https://www.informationhospitaliere.com/quest-ce-que-la-cheilophagie).

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